LaCFCPI se rĂ©jouit qu’en introduisant cette disposition, le lĂ©gislateur reconnaisse la nĂ©cessitĂ© et le devoir pour notre pays de juger les auteurs des crimes les plus graves. Mais elle dĂ©plore que ce mĂ©canisme de compĂ©tence extraterritoriale, fondamental dans Ainsifait et jugĂ© par la Cour de cassation, deuxiĂšme chambre civile, et prononcĂ© par le prĂ©sident en son audience publique du sept juillet deux mille vingt-deux. MOYEN ANNEXE au prĂ©sent Unchangement majeur dans la justice: un homme accusĂ© de tentative de viol est jugĂ© jeudi Ă  Caen, non pas aux assises, mais par la toute premiĂšre cour criminelle, une nouvelle juridiction permettant de juger des crimes sans jury populaire.Cette audience a quelque chose d'historique: la prĂ©sence de citoyens pour juger des crimes est un hĂ©ritage de la RĂ©volution Vay Tiền Nhanh. Ce trĂšs court lexique a d'abord Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© pour des journalistes et notamment pour les relecteurs de dĂ©pĂȘches d'agences de presse qui ne sont pas spĂ©cialisĂ©s, en confirmant -ou infirmant- le bon usage d'un terme. Il n'est pas seulement alphabĂ©tique, car les dĂ©finitions comportent en caractĂšres gras les mots dĂ©rivĂ©s ou les locutions suggĂ©rĂ©es par le est de plus en plus rapide et la concurrence est telle qu’elle a permis une diffusion low cost de nouvelles pas toujours vĂ©rifiĂ©es ou incomplĂštes. Lire un article de presse sur papier ou sur Internet, Ă©couter les informations Ă  la radio et mĂȘme regarder le journal tĂ©lĂ©visĂ© exige de faire preuve d’une grande vigilance, notamment en matiĂšre dit pour un arrĂȘt de cour d'assises dĂ©clarant l'accusĂ© non coupable. En correctionnel, le prĂ©venu est la personne mise en examen», aprĂšs son renvoi devant la cour d' pĂ©cuniaire versĂ©e au trĂ©sor public. À distinguer des dommages et qui rĂ©sulte de l'application d'une loi gĂ©nĂ©rale ou spĂ©ciale. Elle peut concerner des peines infĂ©rieures Ă  un seuil prĂ©cis qui sont effacĂ©es lors d'Ă©vĂ©nements particuliers. Ă©lection du prĂ©sident de la RĂ©publique, etc RĂ©publique etc.... Elle peut aussi concerner des faits qui ne sont donc plus poursuivables crimes et dĂ©lits commis en relation avec la guerre d'AlgĂ©rie, etc.... Il est interdit de faire Ă©tat d’une condamnation amnistiĂ©e. Mais les faits appartiennent Ă  l' appel contester une dĂ©cision d'un tribunal, des prud'hommes, du conseil de la concurrence, etc. devant la cour d'appel. Interjeter appel n'est pas encore archaĂŻque. L'arrĂȘt de la cour peut confirmer ou infirmer la dĂ©cision, totalement ou quelqu'un directement devant le tribunal par le biais d'une assignation. Voir aussi citation procĂšs, mĂȘme s'il dure une semaine ou un mois ne comporte qu'une seule audience. Dans un long procĂšs ne pas Ă©crire au cours de l'audience de mercredi...», mais lors des dĂ©bats de mercredi...»BarreauEnsemble des avocats attachĂ©s Ă  un tribunal de grande est d'usage d'attribuer dĂ©finitivement ce titre Ă  tout avocat ayant un jour Ă©tĂ© Ă©lu chef de son ordre. Ce qui impose la formule le bĂątonnier en exercice...» pour dĂ©signer le chef actuel de l' directeMoyen qui permet de poursuivre quelqu'un sans dĂ©poser une plainte. Il n'y aura pas d'instruction. Cette personne sera citĂ©e directement devant le tribunal pour rĂ©pondre du dĂ©lit invoquĂ© par la partie civile. À l'audience, le parquet dĂ©cidera de se joindre Ă  la poursuite ou de laisser l'affaire entre parties. Le parquet peut aussi recourir Ă  la citation directe dans les affaires rogatoireMission donnĂ©e par un juge Ă  l'un de ses collĂšgues ou Ă  un officier de police judiciaire pour procĂ©der, en son nom, Ă  des actes d'instructionperquisition, audition, etc.Comparution immĂ©diateProcĂ©dure de jugement rapide autrefois nommĂ©e flagrants dĂ©lits ».ConseillerJuge appartenant Ă  une cour ou Ă  un conseil Conseil d'État, cour d'appel- Cour de cassation, conseil des prud'hommes.ContrĂŽle judiciaireEnsemble des mesures contraignantes imposĂ©es Ă  une personne mise en examen et laissĂ©es en libertĂ©caution financiĂšre, remise du passeport, pointage au commissariat, etc....ContumaceCette procĂ©dure a Ă©tĂ© supprimĂ©e par la loi 9 Mars s’agissait du jugement et de la condamnation d'un accusĂ© absent devant la cour d'assises. Le condamnĂ© s'appelait alors le contumax. adjectif latin signifiant obstiné», orgueilleux» qui a dĂ©rivĂ© en rebelle». DĂ©sormais, il faut parler de dĂ©faut criminel ». Le jugement est de pures formes, car le condamnĂ©, une fois arrĂȘtĂ©, sera rejugĂ© dans les formes d'assisesJuridiction criminelle dĂ©partementale. On Ă©crit la cour d'assises du Nord» et non pas la cour d'assises de Douai. Comme on le voit, elle n'est pas toujours dans le chef-lieu...DĂ©libĂ©rĂ©Par extension de la notion de dĂ©libĂ©ration, dĂ©signe le temps consacrĂ© par les juges Ă  la rĂ©daction de la dĂ©cision. Varie de quelques minutes Ă  plusieurs mois. Par une autre extension, dĂ©signe aussi le fait que la dĂ©cision ne sera pas rendue Ă  l’issue des dĂ©bats on dit sur le siĂšge » mais mise en dĂ©libĂ©rĂ© ».DĂ©tention provisoireIncarcĂ©ration dĂ©cidĂ©e par une juridiction d'instruction pour des motifs limitĂ©s. Depuis 1970, on ne devrait plus parler de dĂ©tention prĂ©ventive. La libertĂ© n'est jamais ou Ă©crit portant atteinte Ă  l'honneur ou Ă  la considĂ©ration du plaignant. C'est un dĂ©lit jugĂ© en correctionnel selon une procĂ©dure particuliĂšrement complexe. Si le plaignant a choisi de poursuivre devant le tribunal civil, l'auteur des propos litigieux peut ĂȘtre condamnĂ© pour une faute dont il doit rĂ©parer le et intĂ©rĂȘtsrĂ©paration financiĂšre d'un prĂ©judice qui est versĂ© Ă  la victime ou Ă  ses ayants droit familles, hĂ©ritiers, etc... À distinguer de l'amende qui est une pas archaĂŻque. C'est le mot juste indiquant que le plaignant n'a pas obtenu satisfaction et que ses demandes ont Ă©tĂ© d'un prĂ©venu au tribunal correctionnel. Il peut faire opposition au jugement le condamnant par dĂ©faut et sera rejugĂ©. Ne pas confondre avec le prĂ©venu absent mais citĂ© Ă  comparaĂźtre dans les formes rĂ©guliĂšres qui sera jugĂ© dans un dĂ©bat rĂ©putĂ© contradictoire. Celui-ci ne pourra que faire appel de sa condamnation. Selon une procĂ©dure un peu diffĂ©rente, le dĂ©faut a remplacĂ© la contumace en matiĂšre prĂ©liminaireInvestigations effectuĂ©es sous la seule autoritĂ© du provisoireFormule parfois ajoutĂ©e au jugement dont l'importance est capitale, car elle oblige le condamnĂ© Ă  exĂ©cuter la dĂ©cision des juges mĂȘme s'il fait appel. nonobstant appel- mais il s'agit lĂ  d'un langage qui a un parfum de marĂ©chaussĂ©e.JugesMagistrats du siĂšge. Ce sont les seuls Ă  rendre des dĂ©cisions judiciaires. La confusion avec les membres du parquet se lit parfois dans des organes sĂ©rieux. Ainsi, la formule le juge X de la section anti-terroriste du parquet de Paris...» contient une lourde erreur qui a la vie gĂ©nĂ©ral pour dĂ©signer les juges mĂȘme les membres non professionnels d'un jury et les reprĂ©sentants du en examenNouvelle terminologie pour l'inculpation. Dans le Code de procĂ©dure pĂ©nale, le lĂ©gislateur a remplacĂ© l'inculpé» par cette interminable locution la personne mise en examen». Le mot inculpation» et ses dĂ©rivĂ©s restent valables pour les personnes poursuivies avant le 24 aoĂ»t 1993 et pour les procĂ©dures au B2Formule par laquelle les magistrats dĂ©cident que la condamnation ne figurera pas au casier de la formule non lieu Ă  poursuivre». Blanchi l'intĂ©ressĂ© de tout soupçon lorsque cette dĂ©cision devient hiĂ©rarchisĂ© de la magistrature. Soumis Ă  l'autoritĂ© du ministĂšre de la justice. Dispose de l'opportunitĂ© des poursuites en dĂ©cidant ou non d'ouvrir une information judiciaire» qui sera menĂ©e par un juge d'instruction ou de saisir le tribunal correctionnel. À tous les stades de la procĂ©dure le parquet prĂ©sentera des avis sous forme de rĂ©quisitions, dans un rĂ©quisitoire. Ce corps est formĂ© de bas en haut par les substituts, les procureurs, des substituts gĂ©nĂ©raux, les procureurs gĂ©nĂ©raux. À l'audience de la cour d'assises, mĂȘme si c'est un jeune substitut qui occupe le siĂšge du ministĂšre public autre nom du parquet, il est de rĂšgle de lui donner le titre d'avocat gĂ©nĂ©ral mĂȘme dans le compte rendu d'audience. Au tribunal, la courtoisie judiciaire veut que l'on s'adresse au parquet par la formule Madame ou Monsieur le Procureur». Mais dans un article cette formule ne sera reprise que s'il s'agit effectivement du procureur du lieu qui s'est dĂ©rangĂ© en personne. Sinon ce sera X...substitut du procureur de la RĂ©publique ou la le substitut X...,, la le reprĂ©sentante du parquet, le parquet ou le ministĂšre public. Dans plusieurs dĂ©cisions rĂ©centes, la Cour EuropĂ©enne des droits de l’Homme considĂšre que le parquet français n’est pas une autoritĂ© judiciaire indĂ©pendante au sens de l’article 5 de la Convention de Sauvegarde des Droits de l’Homme et des LibertĂ©s civileLa victime ou sa famille. Il arrive qu'une partie civile soit de sĂ»retĂ©pĂ©riode pendant laquelle le condamnĂ© ne pourra bĂ©nĂ©ficier d'aucun amĂ©nagement de la peine permission de sortir, semi-libertĂ©, etc . C'est une mesure d'exĂ©cution de la peine. La locution peine de sĂ»reté» est une grave erreur que sa frĂ©quence n'excuse pas. La peine est le temps d'incarcĂ©ration figurant sur l'arrĂȘt de de sortirAutorisation de sortir de prison accordĂ©e Ă  un dĂ©tenu pour une pĂ©riode prĂ©cise. Écrire permission de sortie» est une faute tant sur le plan juridique que sur celui de la peut ĂȘtre contre X... ou contre personne dĂ©nommĂ©e. Elle peut ĂȘtre dĂ©posĂ©e au parquet ou devant le doyen des juges d'instruction ou Ă  son cabinet. Attention aussi Ă  la diffĂ©rence entre l'annonce de l'intention de dĂ©poser une plainte trĂšs courante et le rĂ©el dĂ©pĂŽt de la plainte moins frĂ©quent- Ă  vĂ©rifier. Dans certains cas, il n'est vraiment effectif qu'aprĂšs le versement d'une consignation. On peut se dĂ©sister en retirant sa plainte. Porter plainte» devrait ĂȘtre rĂ©servĂ© au langage parlĂ©. Outre sa forme populaire et imagĂ©e, cette locution empĂȘche de s'interroger sur la forme rĂ©elle de la rĂ©servĂ© aux recours devant la Cour de Cassation. Ce n’est pas un nouvel appel. La Cour de Cassation n’examine pas le fond de l’affaire. Elle vĂ©rifie seulement la lĂ©galitĂ© de la dĂ©cision au terme duquel aucune poursuite ne peut plus ĂȘtre engagĂ©e. Il est de 10 ans pour les crimes et de trois ans pour les dĂ©lits. Attention, le point de dĂ©part de ce dĂ©lai est parfois difficile Ă  dĂ©terminer, car la prescription peut avoir Ă©tĂ© interrompue par certaines circonstances ou certains actes judiciaires. La loi et la jurisprudence prĂ©voient des cas particuliers crimes sur les mineurs et les dĂ©lits continus » comme le recel, abus de biens sociaux.... Les crimes contre l'humanitĂ© sont imprescriptibles. Dans les conflits civils, la prescription est de trente renvoyĂ©e devant le tribunal correctionnel. La qualification juridique retenue contre lui constitue la prĂ©vention. Le premier sens du mot prĂ©venir», en latin praevenire -venir devant- Ă©tait celui de citer en justice». Ensuite, dans le langage courant, il a dĂ©rivĂ© vers aller au-devant, puis criminelleForme de condamnation rĂ©servĂ©e Ă  la cour d'assisesRĂ©fĂ©rĂ©ProcĂ©dure civile d'urgence principalement destinĂ©e Ă  faire cesser un trouble manifestement illicite ou Ă  figer une situation pour prĂ©server les intĂ©rĂȘts du plaignant. Le juge ou le tribunal des rĂ©fĂ©rĂ©s ne se prononcent jamais sur le fond du litige. Aussi, celui qui a obtenu satisfaction provisoirement ne peut dire qu'il a gagnĂ© son procĂšs, car l'affaire sera examinĂ©e au fond ultĂ©rieurement par le tribunal civil. En outre, certaines mesures comme les saisies conservatoires sont souvent accordĂ©es automatiquement. Il peut aussi ĂȘtre dĂ©cidĂ© qu'il n'y a pas lieu Ă  rĂ©fĂ©rĂ©. Ce qui peut signifier seulement qu'il n'y a pas urgence ou que le trouble n'est pas manifestement une dĂ©claration de non-culpabilitĂ© rĂ©servĂ©e aux dĂ©lits et qui correspond Ă  l'acquittement pour les crimes. Le prĂ©venu est relaxĂ© des poursuites engagĂ©es. du latin relaxare desserrer» ou Ă©largir»; ce dernier mot est encore utilisĂ© dans le sens de libĂ©rer, mettre en libertĂ©.SursisPartie de la peine que le condamnĂ© est dispensĂ© d'exĂ©cuter s'il n'est pas Ă  nouveau condamnĂ© dans un dĂ©lai de cinq ans. RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ©s Toutes les statistiques balayant le xixe siĂšcle en France convergent le dimorphisme sexuel en matiĂšre de crime est incontestable. Entre 1811 et 1914, en Haute-Garonne, les femmes reprĂ©sentent seulement 16 % des individus qui ont fait l’objet d’une instruction. Cette diffĂ©renciation sexuĂ©e n’est pas que quantitative. Hommes et femmes ne comparaissent pas nĂ©cessairement pour les mĂȘmes crimes. Les statistiques, rĂ©alisĂ©es Ă  partir des arrĂȘts de la cour d’assises de la Haute-Garonne, semblent corroborer une criminalitĂ© spĂ©cifique en fonction du sexe de l’accusĂ©. Mais, la construction des donnĂ©es chiffrĂ©es est Ă  contextualiser. Et la dimension genrĂ©e de la criminalitĂ© est Ă  Ă©tudier. Nous proposerons des pistes de rĂ©flexion. All the statistics concerning nineteenth-century France converge sexual dimorphism in crime matters is unquestionable. In the Haute-Garonne, women represented only 16 % of individuals who were under investigation between 1811 and 1914. This gendered differentiation is not only quantitative but qualitative as well men and women did not commit the same crimes. The statistics gathered from the Haute-Garonne Court of Assize seems to corroborate the existence of specific crimes according to the sex of the defendant. But the data must be analyzed further in context. And the gendered character of crimes is to be studied. A new line of approach to the subject will be offered. Todas las estadĂ­sticas del siglo xix en Francia convergen es indiscutible el dimorfismo sexual, en lo que concierne el crimen. Entre 1811 y 1914, en el departmento de Haute-Garonne, las mujeres representan sĂłlo un 16 % de los individuos que fueron objetos de una instrucciĂłn. Esta diferenciaciĂłn sexuada no sĂłlo es cuantitativa. Los hombres y las mujeres no comparecen necesariamente por los mismos crĂ­menes. Las estadĂ­sticas realizadas a partir de las sentencia del tribunal penal de Haute-Garonne parecen corroborar una criminalidad especĂ­fica segĂșn el sexo del acusado. Sin embargo, es imprescindible contextualizar la construcciĂłn de los datos cifrados, y estudiar la dimensiĂłn de gĂ©nero de la criminalidad, por lo cual propondremos nuevas orientaciones de de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral Introduction 1 Michelle Perrot, Ouverture » in Christine Bard, FrĂ©dĂ©ric Chauvaud, Michelle Perrot, Jacques-Guy P ... 1Toutes les statistiques balayant le xixe siĂšcle en France convergent le dimorphisme sexuel en matiĂšre de crime est incontestable. Entre 1811 annĂ©e qui inaugure l’entrĂ©e en vigueur du Code pĂ©nal napolĂ©onien et 1914 annĂ©e qui clĂŽture habituellement le xixe siĂšcle chez les historiens en Haute‑Garonne, 7 088 individus ont fait l’objet d’une accusation, mais les femmes reprĂ©sentent seulement 16 % d’entre eux. Bon an mal an, le cas haut-garonnais se fond dans la moyenne nationale. Évidemment, ces donnĂ©es, construites sur la base des personnes traduites devant la cour d’assises, ne reflĂštent pas nĂ©cessairement la rĂ©alitĂ© de la criminalitĂ©. Surtout, gardons-nous de gĂ©nĂ©ralisations dĂ©pourvues d’historicitĂ©. La faible proportion de la criminalitĂ© fĂ©minine Ă  l’époque contemporaine n’est pas universelle, ni dans le temps ni dans l’espace. Michelle Perrot1 rappelle la rĂ©pression massive dont ont Ă©tĂ© victimes les sorciĂšres aux xvie et xviie siĂšcles. Elle met Ă©galement en lumiĂšre le cas de Stockholm, au dĂ©but du xviiie siĂšcle, oĂč le taux de criminalitĂ© fĂ©minine est deux fois plus Ă©levĂ© que celui des hommes, au regard des inculpations comme des condamnations. 2Cette dissymĂ©trie entre hommes et femmes en matiĂšre criminelle, en France comme en Haute-Garonne, gĂ©nĂšre inĂ©vitablement une dissymĂ©trie des sources, problĂšme rĂ©current lorsqu’on se confronte Ă  l’histoire du genre. Cet article vise Ă  prĂ©senter des statistiques trĂšs gĂ©nĂ©rales sur la criminalitĂ© en Haute-Garonne au xixe siĂšcle Ă  partir des arrĂȘts de la cour d’assises. Il s’agit, en fait, des jugements rendus. Ils sont compilĂ©s dans des volumes reliĂ©s. Contrairement aux dossiers d’assises qui contiennent toute l’instruction mais qui sont trĂšs lacunaires, les arrĂȘts sont tous conservĂ©s dans le dĂ©partement pour le xixe siĂšcle, ce qui facilite la rĂ©alisation de statistiques fiables. En deux, trois pages, ils rĂ©capitulent l’état civil de l’accusĂ©, le crime pour lequel il est poursuivi et enfin le verdict rendu. Le nom patronymique, les prĂ©noms, voire les surnoms, sont dĂ©clinĂ©s. Pour les femmes mariĂ©es, le nom d’épouse est ajoutĂ©, ce qui permet de dĂ©celer l’état matrimonial des femmes. Information que nous ne pouvons pas dĂ©duire pour les hommes et qui n’est quasiment jamais prĂ©cisĂ©e. Certaines donnĂ©es ne sont pas systĂ©matiques, comme la date de naissance ou la profession de l’accusĂ©. D’autres sont moins dĂ©taillĂ©es en fonction des pĂ©riodes sessions d’assises comme l’énoncĂ© du crime, en particulier lorsque le prĂ©venu est acquittĂ©. Ainsi, il arrive que la seule information recueillie sur le crime soit un vol, sans savoir dans quelles conditions, ni sans prĂ©cision sur l’objet du vol. Dans le dĂ©tail, les statistiques sont donc moins prĂ©cises. 2 Ces statistiques sont rĂ©alisĂ©es dans le cadre d’un doctorat portant sur la comparaison des hommes e ... 3Pour finir, ces statistiques sont construites Ă  partir des arrĂȘts, c'est-Ă -dire Ă  partir des jugements rendus sur des affaires qui ont donc Ă©tĂ© jugĂ©es. Toutes celles qui ont Ă©tĂ© portĂ©es Ă  la connaissance de la justice mais qui, faute de coupable identifiĂ© ou faute de charges suffisantes, se sont conclues par un non-lieu ne sont pas comptabilisĂ©es. Inutile aussi de parler des crimes non dĂ©noncĂ©s qui relĂšvent de l’infra-judiciaire, de l’arrangement entre soi. En outre, nous nous sommes limitĂ©e aux infractions qualifiĂ©es de crimes par les magistrats2. 4Quelles hypothĂšses pouvons-nous Ă©mettre pour expliquer la diffĂ©renciation sexuĂ©e en matiĂšre de crime, qui Ă©mane des statistiques ? Les crimes ont-ils un genre ? 1. Des crimes redĂ©finis, et donc de moins en moins de criminels, de criminelles 5En comparant criminalitĂ© masculine et fĂ©minine, le premier constat est que le nombre de criminels, quel que soit le sexe du prĂ©venu, dĂ©cline au cours du xixe siĂšcle fig. 1. Ce flĂ©chissement tout au long de la deuxiĂšme moitiĂ© du xixe siĂšcle s’observe aussi au niveau national. Le Compte gĂ©nĂ©ral de l’administration de la justice criminelle en France rĂ©vĂšle qu’entre 1831 et 1880, le rapport du nombre d’accusĂ©s Ă  la population est de 17 sur 100 000 habitants, en moyenne, Ă  l’échelle mĂ©tropolitaine. En Haute-Garonne, il s’élĂšve Ă  20 mais le dĂ©partement n’est pas classĂ© parmi les dĂ©partements les plus criminogĂšnes Corse, Seine. 6Comment expliquer cette baisse du nombre de criminels prĂ©sentĂ©s devant la cour d’assises ? Elle est Ă  rapprocher des politiques lĂ©gislative et judiciaire qui ont transformĂ© certains crimes en dĂ©lits, en Ă©cartant notamment les circonstances aggravantes qui convertissaient des dĂ©lits en crimes. Par exemple, auparavant, un vol commis avec des circonstances aggravantes – effraction, la nuit, dans une maison habitĂ©e – Ă©tait qualifiĂ© de crime. La loi du 13 mai 1863, en particulier, dĂ©fĂšre donc Ă  la juridiction correctionnelle certaines infractions jusqu’alors criminalisĂ©es, telles que les coups et blessures ayant entraĂźnĂ© une incapacitĂ© de travail de plus de vingt jours, la suppression d’enfant lorsqu’il est Ă©tabli que ce dernier n’a pas vĂ©cu. Dans ce dernier exemple, cela signifie qu’un certains nombre d’infanticides prĂ©sumĂ©s sont dĂ©fĂ©rĂ©s devant le tribunal correctionnel. La rĂ©forme de 1863 entraĂźne donc une baisse des effectifs parmi les accusĂ©s de crime fig. 1. Cette correctionnalisation est justifiĂ©e par la volontĂ© de rĂ©primer davantage. Une rĂ©pression plus lĂ©gĂšre, certes, mais plus contrĂŽlĂ©e qui Ă©vite les acquittements jugĂ©s scandaleux » prononcĂ©s par les jurys d’assises. Ceux-ci prĂ©fĂ©rant acquitter lorsqu’ils Ă©valuent la peine prĂ©vue par le Code pĂ©nal disproportionnĂ©e par rapport au cas jugĂ©. Et ce, malgrĂ© la possibilitĂ© depuis 1832, pour les jurys, de reconnaĂźtre des circonstances attĂ©nuantes qui abaissent d’un degrĂ© la peine encourue de la peine de mort vers les travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©, par exemple. Fig. 1. Nombre d’hommes et femmes accusĂ©s par pĂ©riodes quinquennales aux assises de la Haute-Garonne 1811-1914 © Sandrine Pons. 7Le premier crime poursuivi au xixe siĂšcle, sans distinction de sexe, est le vol, en tout cas jusqu’en 1880. À partir de cette dĂ©cennie, en Haute‑Garonne, les infanticides dominent la criminalitĂ© fĂ©minine et dĂ©trĂŽnent dĂ©finitivement le vol, qui reste le crime prĂ©pondĂ©rant chez les hommes accusĂ©s. FrĂ©dĂ©ric Chauvaud et Arnaud-Dominique Houte rappellent que 3 FrĂ©dĂ©ric Chauvaud, Arnaud‑Dominique Houte, Au voleur ! Images et reprĂ©sentations du vol dans la Fra ... Le xixe siĂšcle dĂ©teste unanimement les voleurs et les poursuit d’une impitoyable rĂ©pression. On retrouve l’image, popularisĂ©e par Tarde, d’un jury d’assises galant et propriĂ©taire », complaisant Ă  l’égard du crime passionnel mais inflexible devant toute atteinte au portefeuille. Obsession propriĂ©taire » Ă©crit Ă©galement Michelle Perrot3. 4 Louis Gruel, Pardons et chĂątiments, Paris, Nathan, 1991, p. 47. 8Les historiens relativisent cette vue d’ensemble, en citant les travaux de Louis Gruel4. Ce dernier souligne que les vols sont souvent commis en rĂ©cidive, et qu’en qualifiant l’infraction, les magistrats filtrent en amont des assises, d’oĂč des taux d’acquittement assez bas. La correctionnalisation affecte surtout les vols, dans la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle, comme en tĂ©moigne la figure 2. Et, une grande partie des vols commis par les femmes est correctionnalisĂ©e, ce qui explique la chute des poursuites pour vols aux assises les concernant, Ă  partir de la dĂ©cennie 1860 fig. 2. Fig. 2. Hommes et femmes accusĂ©s de vol et tentative de vol en Haute-Garonne par dĂ©cennie 1811-1914 © Sandrine Pons. 5 Vol commis par un domestique ou un homme de service Ă  gages mĂȘme lorsqu’il est commis envers une pe ... 9Sur toute la pĂ©riode 1811-1914, 33 % des vols dont la nature est connue et impliquant des femmes sont des vols domestiques5 qui reprĂ©sentent seulement 13 % des vols jugĂ©s chez les hommes. Ces derniers sont poursuivis d’abord, Ă  43 %, pour des vols d’argent. Cependant, il arrive souvent qu’un mĂȘme voleur ait plusieurs cibles et commette des vols de natures diffĂ©rentes, emportant argent, objets, nourriture. Sans surprise, les femmes jugĂ©es pour vol sont principalement des domestiques qui habitent une commune urbaine %, oĂč le personnel ancillaire est le plus recherchĂ© fig. 3. Alors que les hommes jugĂ©s pour vol sont trĂšs rarement des domestiques fig. 4. Tout vol confondu, 68 % des femmes et 53 % des hommes inculpĂ©s sont domiciliĂ©s dans les communes urbaines, dans un dĂ©partement majoritairement rural au xixe siĂšcle. 10Les criminelles exerçant des professions trĂšs fĂ©minisĂ©es, comme la domesticitĂ©, sont surreprĂ©sentĂ©es dans les affaires de vol. Ainsi la criminalitĂ© n’est-elle pas liĂ©e Ă  l’opportunitĂ©, et le confinement de certaines femmes dans la sphĂšre privĂ©e ne les protĂšge-t-il pas ? Ou bien, ces domestiques exerçant dans les villes, coupĂ©es de leurs attaches familiales, ne sont-elles pas des cibles plus vulnĂ©rables pour les autoritĂ©s ? La mĂȘme question pourrait ĂȘtre posĂ©e Ă  propos des hommes poursuivis pour vol dont la quasi-moitiĂ© sont des artisans commerçants graph. 4, plutĂŽt citadins et dont la profession peut exiger une grande mobilitĂ©. 6 Michelle Perrot, Philippe Robert, Le compte gĂ©nĂ©ral de l’administration de la justice criminelle en ... 11À noter que % des hommes prĂ©sentĂ©s devant les assises pour vol sont des sans domicile fixe, appelĂ©s vagabonds Ă  cette Ă©poque, sĂ»rement rĂ©duits au vol par nĂ©cessitĂ© seules 9 femmes jugĂ©es sont dans ce cas sur tout le xixe siĂšcle mais trĂšs mal perçus dans les reprĂ©sentations collectives. D’Haussonville, avocat et essayiste, auteur en 1879 d’un ouvrage sur l’Enfance Ă  Paris, les qualifie de criminels d’habitude » qu’il distingue des criminels d’accident qui font du vol une profession6. 12Ajoutons que l’association criminelle est une pratique plus rĂ©pandue chez les hommes. % des accusĂ©s sont soupçonnĂ©s d’avoir commis un vol avec des complices du sexe opposĂ©, % des femmes et 23 % des hommes se sont risquĂ©s Ă  un vol en rĂ©union avec un ou des comparse-s du mĂȘme sexe. Les circonstances du passage Ă  l’acte peuvent Ă©clairer ces chiffres. Fig. 3. CatĂ©gories socioprofessionnelles des femmes accusĂ©es de vol 1811-1914 © Sandrine Pons. Fig. 4. CatĂ©gories socioprofessionnelles des hommes accusĂ©s de vol 1811-1914 © Sandrine Pons. 13MĂȘme si le vol est, dans la plus grande partie du xixe siĂšcle, le crime le plus jugĂ©, et qu’il est principalement perpĂ©trĂ© dans les villes, il prend des formes diffĂ©rentes en fonction du sexe des accusĂ©s. 2. Les crimes dits spĂ©cifiques une construction de la criminalitĂ© fĂ©minine et masculine ? 7 Ce que nous avons qualifiĂ© de crimes spĂ©cifiques » sont les crimes associĂ©s quasi exclusivement a ... 14En matiĂšre de crime et plus particuliĂšrement certains crimes, on le sait, la diffĂ©renciation de sexe est forte. Ainsi, les crimes dits fĂ©minins sont souvent mis en lumiĂšre d’autant que quantitativement les femmes sont minoritaires devant les cours d’assises ou dans les prisons. On entend beaucoup moins parler de crimes masculins », crime et masculin semblant aller de soi, alors que la criminalitĂ© au fĂ©minin est associĂ©e Ă  l’exception, et a ainsi suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt des premiers criminologues, tel Lombroso. Les statistiques tendent Ă  corroborer une criminalitĂ© spĂ©cifique7 » en fonction du sexe du prĂ©sumĂ© criminel, qui ne fait que reflĂ©ter pourtant les normes, dĂ©finies par une sociĂ©tĂ© Ă  un temps donnĂ©, et le respect ou les rĂ©sistances que ces normes suscitent. Les statistiques ne sont pas nĂ©cessairement un miroir des rĂ©alitĂ©s sociales et des rĂ©alitĂ©s criminelles, d’autant que la notion de crime est variable d’un espace, d’une Ă©poque Ă  l’autre. Au xixe siĂšcle, au sommet de la hiĂ©rarchie des crimes, se situe le parricide, crime suprĂȘme qui offense la figure du pĂšre, consacrĂ©e par le Code civil, et autour de laquelle toute la sociĂ©tĂ© est construite la sociĂ©tĂ© patriarcale. Les seuils du tolĂ©rable et mĂȘme de l’imaginable sont Ă  historiser. 8 Anne-Claude Ambroise-Rendu, Attentats Ă  la pudeur sur enfants le crime sans violence est-il un ... 9 Georges Vigarello, Histoire du viol, xvie-xixe siĂšcles, Paris, Seuil, 1998. 15Certains crimes ne sont mĂȘme pas envisageables. Ainsi, en Haute-Garonne, entre 1811 et 1914, aucune femme n’est poursuivie pour viol. Les statistiques enseignent que seuls des hommes sont inculpĂ©s pour cette infraction, les prĂ©sumĂ©s violeurs reprĂ©sentent 2 % de l’ensemble des accusĂ©s sur toute la pĂ©riode Ă©tudiĂ©e avec une hausse de poursuites entre 1831-1880. On sait que ce crime est, en plus, rarement dĂ©noncĂ©, difficile Ă  prouver, et les victimes recensĂ©es sont quasi exclusivement des jeunes femmes, des adultes. Lorsque les violences sexuelles sont exercĂ©es sur des enfants, mĂȘme dans des cas avĂ©rĂ©s de viols, la justice poursuit souvent l’agresseur pour attentat Ă  la pudeur, terme qui, comme le note Anne‑Claude Ambroise‑Rendu, a pour effet d’associer la victime et l’agresseur dans la mĂȘme rĂ©probation morale et » Et Georges Vigarello a montrĂ© que le viol est perçu non comme une perte de soi, au xixe siĂšcle, mais comme une souillure sociale, centrĂ©e sur la crainte que la victime soit initiĂ©e Ă  des apprentissages pervers9. Trois femmes sont poursuivies pour attentats Ă  la pudeur sur enfants pour tout le xixe siĂšcle, dans notre dĂ©partement, mais la lecture des dossiers d’assises rĂ©vĂšle que ce sont en fait des viols. En miroir, 483 hommes sont accusĂ©s pour la mĂȘme infraction, soit % des hommes jugĂ©s, particuliĂšrement entre les dĂ©cennies 1850 et 1880. La loi de 1832 ajoute l’attentat Ă  la pudeur sans violence pour les moins de 11 ans, Ăąge qui est relevĂ© Ă  15 ans en 1863, ce qui peut expliquer en partie une hausse d’inculpations entre 1850 et 1880. Le Compte gĂ©nĂ©ral de l’administration de la justice criminelle en France, qui comptabilise viols et attentats Ă  la pudeur dans la mĂȘme rubrique, note une hausse continue sur le siĂšcle. En Haute-Garonne, 73 % des accusĂ©s d’attentats Ă  la pudeur et % des accusĂ©s de viol sont originaires de communes rurales. Il semble que la communautĂ© villageoise exerce un contrĂŽle plus grand sur les membres qui la composent, elle est plus vigilante qu’en ville oĂč l’anonymat est la rĂšgle. De plus, rappelons que le dĂ©partement est majoritairement rural. 16Les viols et attentats Ă  la pudeur apparaissent, Ă  quelques exceptions prĂšs, comme des crimes masculins, au regard des statistiques. En Haute-Garonne, au xixe siĂšcle, les crimes politiques jugĂ©s rĂ©bellion, insultes contre le roi, complot contre la sĂ»retĂ© de l’État, et le dĂ©lit de presse, qui est jugĂ© aux assises sont aussi le fait d’une Ă©crasante majoritĂ© d’hommes. En effet, seules 6 femmes sont poursuivies pour de telles infractions, en particulier 2 en 1831, vraisemblablement en lien avec les Trois glorieuses, la RĂ©volution de 1830. 4 sont acquittĂ©es et 2 condamnĂ©es Ă  la prison. Ce sont des rurales. % de l’ensemble des hommes accusĂ©s entre 1811 et 1914 dans le dĂ©partement sont inculpĂ©s pour des crimes politiques. Et 87 % de ceux-lĂ  le sont pendant la premiĂšre moitiĂ© du xixe siĂšcle, pĂ©riode qui connaĂźt deux rĂ©volutions, des bouleversements politiques. Ils sont plutĂŽt issus de milieu urbain. 12 % sont impliquĂ©s dans un dĂ©lit de presse, en tant que journaliste ou gĂ©rant de journal. Notons pour finir que ces trois derniers crimes – viol, attentat Ă  la pudeur, crime de nature politique – n'impliquant quasiment que des hommes, reprĂ©sentent une proportion faible des criminels de sexe masculin. Fig. 5. Nature des crimes masculins jugĂ©s en Haute-Garonne 1811-1914, en chiffres absolus © Sandrine Pons. 17AprĂšs les crimes dits masculins, leur corollaire, les crimes dits fĂ©minins. Des statistiques rĂ©alisĂ©es Ă  partir des arrĂȘts, trois en Ă©manent, qui dans l’ordre d’importance quantitative sont les infanticides, les avortements et deux castrations dont une est une tentative. Dans le dernier citĂ©, les faits sont trĂšs rares – du moins trĂšs rarement jugĂ©s –, 25 dans toute la France entre 1826 et 1880, un par an donc en moyenne. Le Compte gĂ©nĂ©ral de l’administration de la justice criminelle en France ne met pas en parallĂšle un type de crime avec le sexe des prĂ©venus, il est ainsi impossible de savoir s’il s’agit d’auteurs exclusivement fĂ©minins. Dans notre dĂ©partement, c’est le cas. La particularitĂ© des crimes fĂ©minins au regard des statistiques, c’est qu’ils reprĂ©sentent une grande part de la criminalitĂ© fĂ©minine, contrairement aux crimes dits spĂ©cifiquement masculins fig. 5 et 6. Fig. 6. Nature des crimes fĂ©minins jugĂ©s en Haute-Garonne 1811-1914, en chiffres absolus © Sandrine Pons. 10 Nicolas Bourgoin, Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrĂŽle social France, 1825- ... 18Les infanticides sont inclus dans les homicides % entre 1811 et 1849 et 81 % entre 1850 et 1914 des homicides sont des infanticides. Le nombre d’infanticides jugĂ©s augmente dans la 2e moitiĂ© du xixe siĂšcle, tendance qui se vĂ©rifie Ă  l’échelle nationale. Nicolas Bourgoin associe cette progression des accusations d’infanticide Ă  une plus forte sensibilitĂ© de la sociĂ©tĂ© Ă  cette forme de violence, liĂ©e Ă  une chute de la mortalitĂ© infantile Ă  la fin du xviiie siĂšcle. Et cela se traduit dans la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle par une vague de lois sur la protection de l’enfance10. Notons que 16 hommes sont poursuivis entre 1811 et 1914 pour un tel crime et que 4 d’entre eux comparaissent pour ces faits au cĂŽtĂ© d’une femme. Nous ne connaissons le lieu d’habitation que pour 13 accusĂ©s, les 13 sont ruraux exerçant une profession agricole, ĂągĂ©s surtout entre 30 et 55 ans. L’état civil ne permet pas de dĂ©terminer leur statut marital comme c’est possible pour les femmes dont l’identitĂ© est modifiĂ©e par l’acte du mariage. Les infanticides perpĂ©trĂ©s par des hommes sont donc rarement jugĂ©s ; sont-ils rarement commis ? Concernant les femmes infanticides, 78 % d’entre elles sont issues d’une commune rurale, dans laquelle les voisins s’épient, sont attentifs aux ventres des femmes. 60 % sont mĂ©nagĂšres ou cultivatrices. Sans surprise, la plupart des accusĂ©es 70 % sont cĂ©libataires et cherchent donc, en commettant un homicide sur leur enfant nouveau-nĂ©, Ă  effacer ce qui est considĂ©rĂ© comme une faute, une tache indĂ©lĂ©bile sur l’honneur, un enfant illĂ©gitime. 11 C’est la thĂšse d’AgnĂšs Fine. AgnĂšs Fine, Savoirs sur le corps et procĂ©dĂ©s abortifs au xixe siĂšcle ... 19L’autre crime fĂ©minin » par excellence est l’avortement. Le Code pĂ©nal de 1810 punit l’avorteur et l’avortĂ©e. L’avortement n’est quasiment pas jugĂ© aux assises de Toulouse pendant la 1Ăšre moitiĂ© du xixe siĂšcle 4 uniquement ni dans le reste de la France entre 12 et 48 accusĂ©s entre 1826 et 1850. Pendant la dĂ©cennie 1850-1860, 30 femmes sont jugĂ©es pour avortement, il s’agit du plus haut pic au xixe siĂšcle, elles sont en moyenne une dizaine par dĂ©cennie jusqu’en 1914. Ce sont surtout des sages-femmes %, des mĂ©nagĂšres %, plutĂŽt citadines. Un tiers ont entre 26 et 30 ans. La proportion de cĂ©libataires et de mariĂ©es est Ă  peu prĂšs Ă©gale. 25 hommes sont poursuivis pour avortement, 8 d’entre eux exerçant des professions mĂ©dicales. Il est trĂšs difficile au xixe siĂšcle de distinguer un avortement d’une fausse couche spontanĂ©e, mĂ©decins et juristes se plaignent du manque de signes cliniques prouvant irrĂ©futablement l’infraction, ce qui explique la faible part des poursuites. Si le nombre d’avortements jugĂ©s augmente dans la deuxiĂšme moitiĂ© du xixe siĂšcle, c’est peut-ĂȘtre parce que des mĂ©thodes abortives, pratiquĂ©es par des tiers mĂ©decins, sages-femmes, officiers de santĂ© formĂ©s au savoir obstĂ©trical se diffusent Ă  partir de 1830-1840 seringue Ă  matrice, sondes artisanales comme des aiguilles Ă  tricoter. Et une indiscrĂ©tion, une erreur d’adresse, une vengeance peuvent mettre Ă  jour des pratiques clandestines effectuĂ©es contre paiement11. 12 Aude Fauvel a Ă©tudiĂ© les viols commis par des femmes Ă  cette Ă©poque. Aude Fauvel, Les femmes viol ... 20Les crimes spĂ©cifiques » quasi exclusivement perpĂ©trĂ©s par des hommes ou bien par des femmes sont liĂ©s au genre, Ă  la bi-catĂ©gorisation de la sociĂ©tĂ© qui impose des rĂŽles bien dĂ©finis aux hommes et aux femmes. Pourtant, le Code pĂ©nal est universel, il s’adresse indiffĂ©remment Ă  des sujets de droit sans distinguer le sexe des accusĂ©s. Par exemple, il ne dĂ©signe pas nominativement la mĂšre comme coupable de l’infanticide, ni un individu de sexe masculin comme responsable d’un viol, d’un attentat Ă  la pudeur. Et d’ailleurs, des infanticides perpĂ©trĂ©s par des hommes sont jugĂ©s et des attentats Ă  la pudeur commis par des femmes aussi, mĂȘme s’ils le sont en faible proportion. Seuls les viols au fĂ©minin sont absents en Haute-Garonne, au xixe siĂšcle ; ils existent pourtant, mais il semble ici qu’on approche un tabou, Ă  mettre sĂ»rement en relation avec le fameux instinct maternel, trĂšs invoquĂ© au xixe siĂšcle, siĂšcle de la naturalisation12. Notons enfin que l’infanticide et l’avortement dĂ©signĂ©s comme les crimes fĂ©minins » par excellence, parce qu’ils sont associĂ©s au corps fĂ©minin, renvoient le plus souvent Ă  l’isolement des femmes qui assument seules une grossesse non dĂ©sirĂ©e ou, pire, qui subissent seules les effets d’agressions sexuelles tues. 13 Anne‑Marie Sohn, Sois un homme ! » La construction de la masculinitĂ© au xixe siĂšcle, Paris, Seuil ... 21Les crimes perçus comme spĂ©cifiques en fonction du sexe de l’auteur, au regard des statistiques, reflĂštent davantage la construction de la criminalitĂ©. La dĂ©finition du crime est mouvante, les sensibilitĂ©s, les reprĂ©sentations Ă©voluent, nous l’avons vu, et tout cela a des rĂ©percussions sur les chiffres de la criminalitĂ©. Les statistiques rĂ©alisĂ©es Ă  partir des arrĂȘts d’assises nous dĂ©voilent ce que la sociĂ©tĂ© admet comme criminalitĂ©, ce qu’elle est prĂȘte Ă  accepter et Ă  poursuivre en fonction de ses valeurs, de ses sensibilitĂ©s, de sa morale et de ses obsessions du moment. Qui plus est, nous Ă©tudions des chiffres construits sur le nombre d’accusĂ©s jugĂ©s, ce qui signifie que toute une part de la criminalitĂ© nous Ă©chappe. De plus, ce qui est dĂ©signĂ© comme crime par l’État et le Code pĂ©nal de 1810 peut dans certaines circonstances sembler lĂ©gitime Ă  la population qui ne dĂ©nonce pas certains faits. Nos donnĂ©es sont donc biaisĂ©es, filtrĂ©es. Les femmes criminelles sont rares, et surreprĂ©sentĂ©es dans des crimes dits fĂ©minins. Sont-elles plus malignes pour Ă©chapper aux crimes dits masculins ? Ou, plus vraisemblablement, sont-elles moins recherchĂ©es par les forces de l’ordre qui ont intĂ©riorisĂ© des stĂ©rĂ©otypes de genre associant femmes et douceur, candeur ? Autrement dit, une grande part de la criminalitĂ© fĂ©minine est-elle occultĂ©e ? Commettent-elles en rĂ©alitĂ© moins de crimes que les hommes ? Est-ce que leur Ă©ducation diffĂ©renciĂ©e de celle des garçons et tournĂ©e vers la sphĂšre privĂ©e, familiale, a des rĂ©percussions sur leur vie sociale, au point de canaliser davantage des accĂšs de violence ou des pulsions sexuelles encouragĂ©s, au contraire, dans l’apprentissage des garçons ? C’est un Ă©lĂ©ment Ă  prendre en compte dans la comprĂ©hension de la diffĂ©renciation mais il est trop gĂ©nĂ©ral pour reflĂ©ter toute la rĂ©alitĂ©. L’éducation n’est pas la mĂȘme selon les milieux sociaux, et Anne‑Marie Sohn distingue la jeunesse rurale, la jeunesse des Ă©coles Ă©lite de demain, et la jeunesse ouvriĂšre. La masculinitĂ© n’est pas uniforme et l’historienne montre que le xixe siĂšcle voit le dĂ©clin d’une masculinitĂ© fondĂ©e sur la force, le courage et l’honneur13 » et qu’émerge en parallĂšle une masculinitĂ© basĂ©e sur la parole, la compĂ©tence et la mĂ©diation. 22En fait, au xixe siĂšcle, la criminalitĂ© reste associĂ©e au masculin. Les femmes sont-elles cantonnĂ©es Ă  une criminalitĂ© qui se veut spĂ©cifique ? 3. Les homicides, une entrĂ©e pertinente pour l’étude genrĂ©e du crime et des criminels ? 23Que ce soit les vols ou les crimes dits spĂ©cifiques, associĂ©s Ă  l’un ou l’autre sexe, l’asymĂ©trie entre hommes et femmes est grande, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Pour comparer de façon Ă©quitable hommes et femmes devant la justice, c'est-Ă -dire rĂ©unir quasiment autant d’affaires impliquant les reprĂ©sentants des deux sexes, et donc rassembler un corpus de sources Ă©quivalent, et cela en s’émancipant des catĂ©gories prĂ©dĂ©finies tels les crimes dits spĂ©cifiques, la seule solution, nous semble-t-il, est d’étudier les homicides au sens large incluant les tentatives d’homicide. 14 L’avortement n’est pas classĂ© comme homicide par le Code pĂ©nal et par les mĂ©decins lĂ©gistes tel Amb ... 24L’homicide est le meurtre d’une personne vivante, avec ou sans prĂ©mĂ©ditation. Le Code pĂ©nal de 1810 liste, entre les articles 295 Ă  304, les homicides en les subdivisant en meurtre, assassinat, parricide, infanticide et empoisonnement. À ces trois derniers homicides sont confĂ©rĂ©s des spĂ©cificitĂ©s liĂ©es Ă  l’identitĂ© de la victime ou au moyen de tuer. Ils n’en restent pas moins au minima des meurtres. Écarter les infanticides au titre qu’ils constitueraient un crime spĂ©cifique » revient Ă  nier ces homicides oĂč la grande majoritĂ© des accusĂ©s sont des femmes mais pas uniquement. Les statistiques criminelles dĂ©duites des arrĂȘts d’assises reflĂštent une criminalitĂ© construite. Ainsi, seules des femmes issues des classes populaires sont traduites devant la justice pour infanticide. Qu’en est-il des femmes issues des classes favorisĂ©es ? Et la question peut lĂ©gitimement se poser pour les hommes. La seule singularitĂ© de l’infanticide – au regard de la loi – est la victime, un nouveau-nĂ© dĂ©nomination floue par ailleurs. Est-ce parce que la personne frappĂ©e est fragile et sans dĂ©fense, que ce crime est traditionnellement considĂ©rĂ© comme spĂ©cifique » et Ă©tudiĂ© Ă  part ou bien associĂ© Ă  l’avortement14 dans l’historiographie ? Affirmer que les femmes tuent moins n’est donc pas exactement vrai. 25Si on retient la pĂ©riode 1850-1914, 226 criminels et 186 criminelles comparaissent pour homicide, selon les arrĂȘts dĂ©pouillĂ©s. L’homicide est le seul crime oĂč l’écart entre hommes et femmes est relativement rĂ©duit, tout en Ă©tant une des quatre premiĂšres infractions commises par les criminels, la deuxiĂšme ou la principale Ă  partir de 1880 pour les criminelles. Ainsi, les femmes ne sont pas noyĂ©es dans la masse des criminels. 26Les femmes comparaissent principalement pour des infanticides. Au xixe siĂšcle, elles sont Ă©galement poursuivies pour meurtre ou assassinat chiffres stables par rapport sur tout le siĂšcle, pour des tentatives d’homicide, pour un parricide et des empoisonnements. Ces derniers sont deux fois plus nombreux dans la 1Ăšre partie du siĂšcle voir tableau ci-dessous. Les hommes sont accusĂ©s principalement d’assassinats ou de meurtres avec un flĂ©chissement sur la deuxiĂšme moitiĂ© du siĂšcle, de tentatives d’homicide, et plus rarement d’infanticides, de parricides et d’empoisonnements ces derniers Ă©taient onze fois plus nombreux dans la premiĂšre moitiĂ© de siĂšcle. Les empoisonnements, souvent prĂ©sentĂ©s par la presse comme le crime fĂ©minin » par excellence, sont pourtant trĂšs rarement jugĂ©s en Haute-Garonne, et ils sont deux fois plus perpĂ©trĂ©s par les hommes entre 1811 et 1914. Fig. 7. Nombre d’hommes et de femmes accusĂ©s en Haute-Garonne pour homicide 1811-1914 © Sandrine Pons. 15 Émile Durkheim, Le suicide, Ă©tude de sociologie 1897, PUF, 1983, p. 389. 16 Nicolas Bourgoin, Les chiffres du crime
, op. cit., p. 78. 17 Michel Nassiet, La violence, une histoire sociale. France, xvie-xviiie siĂšcles, Seyssel, Champ Vall ... 27Depuis le xixe siĂšcle, les chercheurs Ă©mettent des hypothĂšses pour justifier la faible part des femmes parmi les meurtriers. Ils mettent bien Ă©videmment les cas d’infanticide de cĂŽtĂ©. Mais, il est vrai que les femmes poursuivies pour meurtre, en dehors des infanticides, sont rares voir tableau ci-dessus. Émile Durkheim suppose que, si les femmes commettent moins d’homicide, c’est qu’elles ne participent pas de la mĂȘme maniĂšre Ă  la vie collective15 ». Nicolas Bourgoin rejette en partie cette hypothĂšse en s’appuyant sur les statistiques criminelles postĂ©rieures Ă  la deuxiĂšme guerre mondiale en France qui confirment la surreprĂ©sentation masculine, alors mĂȘme que les femmes participent davantage Ă  la vie publique16. L’anthropologie peut-elle enrichir la rĂ©flexion ? C’est ce que pense Michel Nassiet17, historien de la violence, qui se reporte aux travaux d’Alain Testart aprĂšs avoir constatĂ© qu’à l’époque moderne, en Europe, les femmes tuaient moins que les hommes et que le mode opĂ©ratoire Ă©tait trĂšs diffĂ©rent, puisqu’elles n’utilisaient pas d’armes. Cela serait le rĂ©sultat d’une division sexuelle des tĂąches de travail reposant sur une structure symbolique qui interdisait aux femmes l’utilisation d’armes tranchantes afin de ne pas mĂ©langer leur sang, celui des menstruations, avec un autre sang. Cette structure serait vivace dans les sociĂ©tĂ©s rurales Ă  l’époque moderne, l’est-elle encore Ă  l’époque contemporaine ? Conclusion 28Pour mettre Ă  jour les logiques de genre qui traversent l’institution judiciaire, ses acteurs, ses discours, les arrĂȘts constituent une source insuffisante. Ils apportent trop peu d’informations et les statistiques sont construites Ă  partir du sexe des individus, celui enregistrĂ© par l’état civil. Les dossiers d’assises qui contiennent toute l’instruction, des procĂšs verbaux constatant le crime rĂ©digĂ©s par les forces de l’ordre aux interrogatoires des accusĂ©s et des tĂ©moins conduits par le juge d’instruction, sont beaucoup plus riches. Les lois du genre y sont plus dĂ©celables. 18 Ibid., p. 11. 29À l’universalisme juridique s’oppose une diffĂ©renciation sexuelle trĂšs marquĂ©e en matiĂšre judiciaire. Cependant, ce n’est pas la seule singularitĂ©, la diffĂ©renciation sociale est aussi Ă  noter. Les accusĂ©s prĂ©sentĂ©s devant la cour d’assises de la Haute-Garonne entre 1811 et 1914 sont issus des classes populaires, et cela est d’ailleurs plus marquĂ© pour les femmes que pour les hommes. À partir des mĂ©tiers dĂ©clarĂ©s, % des hommes accusĂ©s sont issus de la bourgeoisie. Une seule femme se prĂ©sente rentiĂšre et se distingue donc des prĂ©sumĂ©es criminelles. Cela tient en particulier aux restrictions professionnelles auxquelles sont soumises les femmes, ne pouvant ou trop peu exercer de professions libĂ©rales, telles que notaire, avocat, assureur ou journaliste, qui sont les catĂ©gories socialement supĂ©rieures convoquĂ©es devant les assises et principalement pour des affaires de faux, de banqueroute frauduleuse, ou de dĂ©lit de presse. La criminalitĂ© serait donc circonscrite aux classes les plus populaires. À ce sujet, Nicolas Bourgoin constate que la pauvretĂ© Ă©conomique et sociale est moins un facteur de criminalitĂ© qu’un facteur de vulnĂ©rabilitĂ© et de victimisation vis-Ă -vis de la rĂ©pression pĂ©nale on condamne des personnes plus que des actes18. » 30Nous nous en tenons ici Ă  l’étude statistique des crimes mais les peines prononcĂ©es par la cour d’assises mĂ©ritent aussi d’ĂȘtre analysĂ©es au prisme du genre. Les femmes sont plus acquittĂ©es que les hommes 41 % contre 32 % sur toute la pĂ©riode mais, on le sait, elles ne bĂ©nĂ©ficient pas toujours de l’indulgence des jurys, elles peuvent aussi ĂȘtre condamnĂ©es avec un surcroĂźt de sĂ©vĂ©ritĂ©. La complexitĂ© est donc Ă  Ă©tudier. Haut de page Notes 1 Michelle Perrot, Ouverture » in Christine Bard, FrĂ©dĂ©ric Chauvaud, Michelle Perrot, Jacques-Guy Petit dirs., Femmes et justice pĂ©nale, xixe‑xxe siĂšcles, Rennes, PUR, 2002, p. 10 et p. 16. 2 Ces statistiques sont rĂ©alisĂ©es dans le cadre d’un doctorat portant sur la comparaison des hommes et des femmes ayant Ă©tĂ© jugĂ©s pour homicide au sens large devant la cour d’assises de la Haute-Garonne dans la 2e moitiĂ© du xixe siĂšcle. L’analyse des discours des dossiers d’instruction et des comptes-rendus de la presse locale est le cƓur du travail. 3 FrĂ©dĂ©ric Chauvaud, Arnaud‑Dominique Houte, Au voleur ! Images et reprĂ©sentations du vol dans la France contemporaine, Paris, Publications de la Sorbonne, 2014, p. 8. 4 Louis Gruel, Pardons et chĂątiments, Paris, Nathan, 1991, p. 47. 5 Vol commis par un domestique ou un homme de service Ă  gages mĂȘme lorsqu’il est commis envers une personne qu’il ne sert pas mais qui se trouvait dans la maison ou l’atelier du maĂźtre. 6 Michelle Perrot, Philippe Robert, Le compte gĂ©nĂ©ral de l’administration de la justice criminelle en France pendant l’annĂ©e 1880 et rapport relatif aux annĂ©es 1826 Ă  1880, GenĂšve-Paris, Slatkine Reprints, 1989, p. 6. 7 Ce que nous avons qualifiĂ© de crimes spĂ©cifiques » sont les crimes associĂ©s quasi exclusivement aux hommes ou bien aux femmes. Ce sont les statistiques criminelles qui font Ă©merger des crimes pour lesquels les hommes ou bien les femmes sont surreprĂ©sentĂ©s parmi les accusĂ©s. 8 Anne-Claude Ambroise-Rendu, Attentats Ă  la pudeur sur enfants le crime sans violence est-il un crime ? 1810-1930 », Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2009, 56-4, p. 165. 9 Georges Vigarello, Histoire du viol, xvie-xixe siĂšcles, Paris, Seuil, 1998. 10 Nicolas Bourgoin, Les chiffres du crime. Statistiques criminelles et contrĂŽle social France, 1825-2006, L’Harmattan, Paris, 2008, p. 56. 11 C’est la thĂšse d’AgnĂšs Fine. AgnĂšs Fine, Savoirs sur le corps et procĂ©dĂ©s abortifs au xixe siĂšcle », Communications, 44, 1986, p. 107-136. 12 Aude Fauvel a Ă©tudiĂ© les viols commis par des femmes Ă  cette Ă©poque. Aude Fauvel, Les femmes violeuses existent-elles ? Entre mĂ©decine, droit et littĂ©rature la naissance d’un tabou dans la France du xixe siĂšcle », in Jean-Jacques LefrĂšre, Michel Pierssens Ă©ds., Crimes et dĂ©lits, Tusson, Éditions du LĂ©rot, 2012, p. 91-116. 13 Anne‑Marie Sohn, Sois un homme ! » La construction de la masculinitĂ© au xixe siĂšcle, Paris, Seuil, 2009, p. 441. 14 L’avortement n’est pas classĂ© comme homicide par le Code pĂ©nal et par les mĂ©decins lĂ©gistes tel Ambroise Tardieu voir sa dĂ©monstration dans Ambroise Tardieu, Étude mĂ©dico-lĂ©gale sur l’infanticide, Paris, B. BailliĂšre et fils, 1868, p. 4. 15 Émile Durkheim, Le suicide, Ă©tude de sociologie 1897, PUF, 1983, p. 389. 16 Nicolas Bourgoin, Les chiffres du crime
, op. cit., p. 78. 17 Michel Nassiet, La violence, une histoire sociale. France, xvie-xviiie siĂšcles, Seyssel, Champ Vallon, 2011, p. 41 Ă  46. 18 Ibid., p. de page Table des illustrations Titre Fig. 1. Nombre d’hommes et femmes accusĂ©s par pĂ©riodes quinquennales aux assises de la Haute-Garonne 1811-1914 CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 28k Titre Fig. 2. Hommes et femmes accusĂ©s de vol et tentative de vol en Haute-Garonne par dĂ©cennie 1811-1914 CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 87k Titre Fig. 3. CatĂ©gories socioprofessionnelles des femmes accusĂ©es de vol 1811-1914 CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 27k Titre Fig. 4. CatĂ©gories socioprofessionnelles des hommes accusĂ©s de vol 1811-1914 CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 23k Titre Fig. 5. Nature des crimes masculins jugĂ©s en Haute-Garonne 1811-1914, en chiffres absolus CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 15k Titre Fig. 6. Nature des crimes fĂ©minins jugĂ©s en Haute-Garonne 1811-1914, en chiffres absolus CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 13k Titre Fig. 7. Nombre d’hommes et de femmes accusĂ©s en Haute-Garonne pour homicide 1811-1914 CrĂ©dits © Sandrine Pons. URL Fichier image/png, 3,6k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Sandrine Pons, Les crimes ont-ils un genre ? Étude statistique comparĂ©e de la criminalitĂ© masculine et fĂ©minine en Haute‑Garonne au xixe siĂšcle », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 25 2017, mis en ligne le 15 octobre 2017, consultĂ© le 20 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteur Sandrine Pons Sandrine Pons, certifiĂ©e d’histoire-gĂ©ographie, doctorante Ă  l’universitĂ© Toulouse-Jean JaurĂšs, FRAMESPA/TESC. Sujet de thĂšse Codes de loi, codes du genre hommes et femmes devant la cour d’assises de la Haute-Garonne dans la seconde moitiĂ© du xixe siĂšcle » Articles du mĂȘme auteur Paru dans Les Cahiers de Framespa, 29 2018 Paru dans Les Cahiers de Framespa, 25 2017 Haut de page Codycross est un jeu mobile dont l'objectif est de trouver tous les mots d'une grille. Pour cela, vous ne disposez que des dĂ©finitions de chaque mot. Certaines lettres peuvent parfois ĂȘtre prĂ©sentes pour le mot Ă  deviner. Sur Astuces-Jeux, nous vous proposons de dĂ©couvrir la solution complĂšte de Codycross. Voici le mot Ă  trouver pour la dĂ©finition "Cette cour juge les crimes en France" groupe 73 – grille n°4 assises Une fois ce nouveau mot devinĂ©, vous pouvez retrouver la solution des autres mots se trouvant dans la mĂȘme grille en cliquant ici. Sinon, vous pouvez vous rendre sur la page sommaire de Codycross pour retrouver la solution complĂšte du jeu. 👍

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